Nº 1 - Automne 1997

Noir sur blanc - In Black and White : Une autre façon de voir


La culture, un des leviers du développement intégral d'un pays

Le jeudi 30 octobre 1997, avait lieu à l'Université d'Ottawa la première conférence de la Fondation internationale des Amis de l'Afrique. Le thème du jour : "La culture, comme un des leviers du développement intégral d'un pays ". Les conférenciers invités, Son Excellence Mouhoussine Nacro, ambassadeur du Burkina Faso, Monsieur Kona Kwame, Premier conseiller de l'Ambassade de Côte d'Ivoire et Monsieur Luc Perron, économiste auprès du ministère du Patrimoine canadien, ont exprimé des points de vue pour le moins divergeants mais surtout édifiants. Divergeants sans doute parce que deux philosophies, deux mondes se confrontaient cordialement sur un terrain ambivalent : la culture. Édifiants, pour les mêmes raisons.

Selon Monsieur Nacro, en effet, la culture éclaire la conscience des citoyens et leur permet de faire des choix. L'Afrique certes, a-t-il ajouté, n'a pas fait les progrès attendus par les économistes. Mais, interroge-t-il, si l'Afrique voulait tout simplement être elle-même? Si elle refusait d'être à l'image de l'Europe et de l'Amérique? L'ambassadeur a dit regretter qu'à l'échelle planétaire, l'humain ne soit pas au centre du développement. Selon lui, il faudrait intégrer les notions culturelles dans le développement. Il a cité pour preuve le festival panafricain du cinéma de Ouadadougou qui a débuté en 1969 avec de maigres ressources et une participation d'à peine cinq ou six pays. L'objectif de départ : introduire une notion d'identité africaine et corriger l'image que les Africains avaient d'eux-mêmes. Au fil du temps, le festival est devenu une manifestation culturelle extrêmement lucrative sur le plan économique à laquelle participent plus de cent pays. Le pari est gagné!

Kona Kwame, pour sa part, s'est prononcé en faveur d'une culture préférablement sociale et globale, pilier fondamental du développement. Pour cela, elle ne doit pas être simplement contemplative. Tout en déplorant le fait qu'elle doive être un marché pour être prise au sérieux, il a ajouté qu'en Côte d'Ivoire, la culture est considérée comme le parent pauvre du gouvernement.

Sans doute est-ce en cela que les deux mondes se sont rencontrés, car, comme l'a dit Louis Perret qui présidait la conférence, le Canada et les États-unis, dans leurs accords avec le Mexique, ont exclu la culture de leur agenda. À en croire l'intervention de Luc Perron, le message est parvenu à Patrimoine Canada, puisque celui-ci a longuement entretenu l'auditoire attentif d'un nouvel outil de mesure servant à évaluer les revenus que génèrent, pour l'économie canadienne, les événements culturels présentés par nos institutions grandes et petites. Des propos qui prêtent à réfléchir, d'autant plus que pas une seule fois Monsieur Perron n'a fait allusion dans son exposé à la culture et au développement.

Cette première conférence des Amis de l'Afrique a eu ceci de bon : Africains et Canadiens ont discuté sur un même pied d'égalité. Il n'y avait dans la salle, ni Nord, ni Sud, ni riches, ni pauvres.


Multiculturalisme : Respect, Égalité, Diversité.

Depuis 1997, le multiculturalisme est devenu plus que jamais une caractéristique fondamentale de la société canadienne. Instaurée en 1971 par le gouvernement fédéral, cette politique a permis, aux dires du Patrimoine Canada, une revalorisation d'une société fondée sur des principes tels que l'égalité et le respect mutuel sans égard à la race, à l'origine ethnique, à la langue ou à la religion. Tel que défini par Patrimoine Canada et comme le montre le tableau ci-après, le multiculturalisme s'est doté au fil du temps d'un cadre stratégique et d'un cadre législatif.

1971 : Dépôt de la loi canadienne de multiculturalisme
1977 : Adoption de la loi canadienne sur les droits de la personne
1982 : Adoption de la Charte canadienne des doits et libertés
1984 : Réclamation par un comité spécial du Parlement de la loi sur le multiculturalisme
1986 : Adoption de la loi sur l'équité en matière d'emploi
1988 : Adoption de la loi sur le multiculturarisme canadien
1996 : Le gouvernement constitue la fondation canadienne des relations raciales
1997 : Annonce d'un programme de multiculturalisme renouvelé.


La Fondation internationale des Amis de l'Afrique

Avant que ne débute la conférence du 30 octobre, Marcel Kabundi, originaire de l'ancien Zaire, a remis des certificats de gratitude aux personnes qui travaillent de près à l'atteinte des objectifs de la Fondation. Ont été récompensés, des membres de la Faculté de Droit de l'Université d'Ottawa : Louis Perret, doyen, Agathe Voyer, adjointe exécutive et Jules Larivière, directeur de la bibliothèque, Serge Monette, directeur, Coopération internationale, Jean Rochon, Ressources spirituelles, Régimbald Bélair, député, Carmelle Bégin, conservateur en chef du Musée canadien des civilisations, Marcel Wolfe, vicaire général du diocèse de Gatineau-Hull, François Goudreau, Annette Baker, Yvon Neveu du Mouvement inernational Nicolas-Gatineau ainsi que Laval Marchand des Services correctionnels du Canada.

La Fondation internationale des Amis de l'Afrique a ouvert tout récemment une université dans l'ancien Zaire, la République démocratique du Congo. D'après Kabundi, président de la fondation, d'autres projets sont en cours : Vision pour tous en collaboration avec l'école d'optométrie de Montréal et l'ouverture d'une bibliothèque à Ouagadougou, au Burkina-Faso.

Novembre 1997


Pour en savoir plus sur la Fondation et sur les conférences à venir,
communiquez avec : Marcel Kabundi, président
Fondation internationale des amis de l'Afrique
85, Université, Pièce 301
Ottawa (Ontario) K1N 6N5 - Canada
Téléphone : (613) 562-5800, poste 4525
Télécopieur : (613) 562-5159
Courrier électronique : kabundim@istar.ca


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