Nº 1 - Automne 1997

Noir sur blanc - In Black and White : Une autre façon de voir


La sécurité : un marché promis à un bel avenir

" La vérité est que les Canadiens ne peuvent pas se permettre d'avoir un esprit de clocher. Il est dans notre intérêt de regarder vers l'extérieur, y compris ceux qui sont moins riches que nous. Notre sécurité personnelle et notre sécurité nationale dépendent en grande partie de ce qui se passe ailleurs, tout comme notre bien-être économique...

Songez aux menaces qui pèsent sur la sécurité et le bien-être du monde ;
les besoins de plus d'un milliard de personnes qui vivent dans la pauvreté;
les pénuries d'eau potable, qui représentent la principale cause de décès dans les pays en développement;
les attaques lancées contre les droits de la personne, de particuliers et d'organismes au sein de leur propre société;
le terrorisme et la criminalité internationale;
la dégradation des conditions de vie et du gagne-pain de populations partout dans le monde en raison de l'épuisement ou de la pollution des ressources naturelles.

Ce sont là des ennemis redoutables qui ne cessent de gagner du terrain. "

(Extrait d'une allocution prononcée par l'honorable David Kilgour, secrétaire d'État (Amérique latine et Afrique) à la réunion d'octobre 1997 du réseau d'attachés de presse diplomatiques du cercle national des journalistes)


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Malgré les efforts des gouvernements pour assurer une vie paisible à leurs citoyens, la sécurité des biens et des personnes est de plus en plus menacée. Sur le plan international, il n'y a pas si longtemps encore, les menaces venaient de l'extérieur du pays dans une proportion de 80 %. Aujourd'hui, 90 % viennent de l'intérieur. L'ordre mondial est donc devenu tributaire, entre autres, de la sécurité nationale.

La question de sécurité nationale est un sujet épineux et certains pays sont récalcitrants à ce qu'un voisin, pour bien intentionné qu'il soit, vienne jouer dans ses plate-bandes. Ainsi en est-il de la plupart des pays d'Afrique que le colonialisme a rendus méfiants et qui acceptent de moins en moins certaines formes d'interventions extérieures. Ainsi en est-il de la France qui, depuis qu'elle s'est retirée de l'OTAN, assure elle-même avec une jalousie féroce sa propre sécurité. Dans tout cet imbroglio, le Canada fait figure de colombe et est accueilli pratiquement partout à bras ouverts.

Sécurité Auratek Inc. : Portrait d'un jeune entrepreneur
André Gagnon, président de Sécurité Auratek Inc, une entreprise hulloise qui oeuvre dans le domaine de la sécurité des biens et des personnes reconnaît que la réputation du Canada lui ouvre les portes des marchés internationaux. L'équipe de Noir sur blanc - In Black and White l'a rencontré dans ses bureaux.

Jeune ingénieur diplômé en génie électrique, André Gagnon est passionné de recherche et de développement. Son domaine de prédilection : la détection de brouillage de missiles, la perturbation de champs électromagnétiques. De quoi faire rêver tous les fans de science fiction. Mais André Gagnon n'est pas un rêveur pour autant. En 1995, il fonde Sécurité Auratek Inc. et met sur le marché son propre système de protection périmétrique extérieure, totalement invisible et indétectable, commercialisé sous le nom d'EncloSURE qui fonctionne selon le principe du radar. L'avantage d'EncloSURE consiste à signaler, à leur insu, la présence d'éléments indésirables avant même qu'ils soient entrés par effraction.

Depuis sa mise en marché, les acheteurs ne cessent d'augmenter. On retrouve EncloSURE, notamment, aux États-Unis, en Corée, en Australie, en république Tchèque, en Afrique du Sud et en Amérique latine.

Le marché africain
Si le marché africain reste un objectif pour André Gagnon, seule l'Afrique du Sud lui a à ce jour ouvert ses portes. Toutefois, dans ce pays où tout est à reconstruire, les preneurs de décisions ont tout intérêt à maximiser les retombées nationales. Ils ne peuvent pas se contenter d'acheter des produits importés qui n'amènent aucune retombée. Cependant, l'avantage d'EncloSURE est que les systèmes de cable utilisés pour sa mise en place et toutes les pièces exposées aux intempéries peuvent être fabriqués sur place. Ce qui a pour effet de créer des emplois locaux. En ce qui a trait aux autres pays africains, Auratek prévoie de proposer FLEXline, un tout nouveau produit dérivé, nettement moins cher.

Comment réussir en affaires : le modus operandi d'André Gagnon
Selon lui, pour réussir en affaires, il faut être un peu visionnaire, autrement dit, prévoir un créneau de marché propice et voir comment on pourrait combler les besoins futurs. Il faut aussi savoir s'entourer de gens compétents et avec qui on se sent à l'aise. Ne pas s'associer systématiquement par exemple à des personnes qui peuvent apporter un capital mais aussi à celles qui possèdent des connaissances. Enfin, investir dans ses relations avec les clients et livrer selon leurs attentes car, comme se plait à le dire également André Gagnon : " les clients demeurent mais les entreprises partent ". Une approche qui exige d'avoir la conscience en éveil et de savoir jouer les bonnes cartes au bon moment. Ces qualités ne semblent pas poser problème à André Gagnon qui a la vigilence à fleur de peau.

Toutefois, sous la cuirasse franche et directe du jeune hommes d'affaires, se cache, bien qu'il s'en défende une personne chaleureuse et fort sympathique, attentive et attentionnée. Si le président d'Auratek privilégie ses clients, il ne néglige pas pour autant sa vingtaine d'employés. Il investit volontiers dans leur formation et leur donne la possibilité, après un an au service de l'entreprise, d'en devenir actionnaires. Cet incitatif vise bien sur à garder une main d'oeuvre volatile, qui, une fois formée, se laisse facilement séduire par les grands pontes de l'informatique. Cette situation agace le président d'Auratek. Il prend très mal le fait que les compagnies américaines viennent faire du racolage dans les universités canadiennes et que le Canada ne fasse rien pour garder ses cerveaux chez lui.

Le régime Jockey
Complètement dévoué à son entreprise, André Gagnon a mis sa vie sociale au rancart et consacre ses moments libres à sa femme et à son fils dont il apprécie l'amour et la compréhension. En l'espace de 7 ans, le jeune entrepreneur n'a pris qu'une seule semaine de vacances. En 15 ans, 1 journée et demi de congé de maladie. Mais au milieu de vents qu'il sait rendre propices, il tient bien haut la barre de son gouvernail et son chiffre d'affaires double tous les six mois.

Octobre 1997

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